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La Maya

21 mai 2007

La Grande Première

Hier soir, dans le tout récent Théâtre de La Reine Blanche a eu lieu la tant attendue première représentation de LA MAYA. Vous étiez nombreux à soutenir ce projet porté par Ewan Lobé, jr. et nous souhaitons vous en remercier chaleureusement. La grande aventure ne fait que commencer et tout reste à faire. Les Caprices de Marianne de Musset, dans cette mise en scène audacieuse prend une dimension nouvelle, entre tradition théâtrale et relecture contemporaine.
Les jeunes comédiens de cette troupe savent toute la gravité de cette pièce et défendent au haut de leur jeu les personnages ambivalents qu'ils représentent. Ce chassé-croisé entre mythe théâtral et quotidienneté est un défi qu'ils on su relever devant les spectateurs. Aujourd'hui a effacé hier et tout est toujours à recommencer.
Bravo et merci.

La Production.

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14 mai 2007

Bande-Annonce de La MAYA.

13 mai 2007

Ewan LOBÉ, Jr. / Metteur en scène de La MAYA.

Ewan Lobé,Jr. est né le 23 juillet 1977 à Paris. Très tôt passionné de littérature, il se destine à une carrière d'écrivain ou de journaliste. Dans le courant des années 90, il poursuit ses études aux Etats-Unis, d'abord à Atlanta Georgia, puis à Midland Texas où il obtient son High School Diploma et enfin Riverside California, là où les vocations communes du théâtre et du cinéma l'interpellent. C'est au Community College de Riverside qu'il monte ses premières pièces devant un public d'universitaires. Classiques, ses créations sont également d'aujourd'hui;il passe d'Antoine et Cléopâtre de Shakespeare à Trudy Blue de Marsha Norman. Les pièces écrites de sa main tels que Real Odysseus et Sand sont jouées par sa propre troupe The Takeza Company et connaissent un franc succès. Il conjugue la scène aux court-métrages de cinéma dont il écrit et tourne une vingtaine de scénarios. Comédien, ses prestations d'Iago et de Valmont lui valent la reconnaissance d'éminents professeurs d'art dramatique en l'occurence David Nelson. Ses poésies titrées les 45 whispers sont distinguées parmi les meilleurs de la revue Literary Award. Revenu en France pour prendre à nouveau un bain de Molière, il réalise le court-métrage Ecrire sur le thème de l'auteur omniscient et calculateur.Il forge Olympe, son roman polymorphe sur la quête identitaire et fantastique d'un jeune comédien. Parution à venir.

 

La Maya, tragédie zen d'après Musset est sa première création sur la scène française.

             
8 mai 2007

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3 mai 2007

les personnages

Marianne
Clé de voûte, cette jeune héroïne affiche une légèreté d’apparat. Epouse entretenue d’un haut magistrat, aimée tout a la fois comme un enfant et un bibelot, elle frotte son désoeuvrement dans la dépense, brûle d’une passion fausse pour le clinquant, la vie dans les Grands Magasins. Quand Octave interrompt le cours de cette mécanique, Marianne entrevoit en lui la possibilité du frisson. Elle s’éprend de ce messager, bête noire de Claudio : il est libre de ton, d’aspect aventureux, un poète effronté et charnel. Sa vitalité tranche net avec la mollesse sophistiquée des riches. En ce cas, Marianne se ferme a l’invisible Coelio. Elle entend mener sa barque et choisir son camp, dut-elle tenter la patience de son mari. La question qu’elle pose a l’assistance et qui court cachée entre ses lèvres est simplement celle-ci : comment être une femme ? Le patriarcat latent influent sur les habitudes du sexe et quoique tempère, c’est une valeur ancrée. Maîtresse d’elle-même, une femme est encore aujourd’hui comprise une amazone faiseuse de castrats ou une pute. En surface, la prolixité des poils ne compte pas. Blessée qu’on veuille la diriger, Marianne s’interroge sur sa place en arborant un cynisme hérite de sa caste. Les analystes y voient a tord la marque du caprice. L’ironie faisant foi dans tout bon drame, le choix de Marianne s’avère ruineux. L’homme qu’elle désigne se rend indisponible a ses appels, la renvoyant conséquemment a la vie décorative. Bouillante statue d’Albâtre est un épithète correct pour peindre la femme accréditée par Coelio.

Octave

Agitateur émérite, il tient le gouvernail de l’histoire. Dépêché par Coelio pour provoquer un mouvement, il sait se distinguer d’une façon bien discutable. Ce bohémien de cœur est un sonneur de tocsin, amoureux bruyant de la Dolce Vita. A l’en croire, le secret de l’existence a été résumée par Hemingway : « Eh bien surtout, on ne sera pas sérieux. Je le sais, déjà, si tu es sérieux, c’est la mort. ». Alors il vit pour la légèreté, parait accorder tout son crédit a l’encens plutôt qu’au bâton. C’est en réalité un poseur de talent, un blesse qui se panse avec de l’alcool. On ne sait rien de sa peine mais on voit qu’il pousse sa solitude au plus loin de lui. Il rentre obstinément dans les affaires de Coelio dont il s’octroie la primeur, gène la virilité de Claudio, tisse une toile avec Marianne, fait un geste en faveur du meurtre de son ami. Comment imaginer un enracinement plus franc, un paradoxe plus total dans l’homme qui se dit détache ? A la mort de Coelio, Octave arrête de conduire sa vie souterraine avec Marianne et repart pour un détachement de pacotille. Il n’assume plus son œuvre, soupire après la franchise, la spectaculaire intégrité, la poésie pure de Coelio, un être inaccessible au monde illusoire et terrien. Il meurt vivant.

Coelio

Rarement un homme aura autant mis sa vie dans les visions. Alors que toute la réalité est perdue sous la Maya, le poète l’exhume comme une roche et la patine. Coelio voit Marianne. Il aimerait le lui dire mais sa condition de doux rêveur, d’ermite au sein d’une masse le rend faible. Il n’a qu’Octave pour le rallier a la terre, le poser sur le ciment. Octave et lui, quoique frères en dedans, sont aussi des chiens de faïence qui grimacent devant leur talent respectif. Coelio jalouse le talent d’indépendance du romantique, sa patte sur le monde aérien. L’un veut s’accomplir dans l’idolâtrie, l’autre dans le déni. Celui des deux qui nie et passe de la pommade sur sa blessure secrète va pourtant supplanter l’autre et ramener pour lui-même la possibilité d’être heureux. Octave espère en souterrain parvenir a l’harmonie dans les bras de Marianne. Coelio ne pèse pas assez lourd pour se battre, il lui faut marcher au suicide qu’Octave lui suggère en l’attirant dans un cul-de-sac. Dans les conditions du fatum, un rendez-vous manqué entre l’épouse du juge et son premier admirateur va de soi. Le jeune homme rend son propre assassinat facile. Le refoulement, la hantise du plein jour et de la responsabilité, l’oisiveté et les névroses hallucinatoires sont autant de plis a la figure du rêveur. Sa loyauté fanatique envers une femme inconnue force la stupeur. Ici gît un albatros.

Claudio
L’homme du pouvoir en place, le calife des califes. Magistrat corrompu, Claudio ôte le bandeau de cette statue de justice qu’il sert. Sa loi est extraite de son propre code pénal : faire assassiner les gêneurs. Claudio pousse le clair obscur a son meilleur. De prime a bord, personne ne le vaut sur le terrain de la bienveillance, de l’amour conjugal, de l’honorabilité. Personne ne mène le jeu de l’aristocrate grand seigneur avec son flegme. Il couvre tout le monde d’un soin paternel. En réalité, et ce qui signifie hors la Maya, Claudio approuve le meurtre. Ecraser une vie qu’il ne contrôle, lui le fameux ordonnateur, est un bien nécessaire que ses mains délicates répugnent a accomplir. Il y’a les spadassins pour cela. L’homme se veut esthète et formidable, accapareur inspire qui comprend son épouse comme de l’argile. A l’instant ou Pantin s’anime et décide de tirer sur les fils, le Gépéto des salons entre dans la jalousie sourde, policée, ouvragée du vrai gentleman. En sourdine, il goutte aux caillots de sang de Coelio. Brute sophistiquée.

Tibia
Dans les rangs de la bonne société, un jeune homme incongru abat ses cartes prés di foyer. Pupille du calife magistrat, Tibia ambitionne simplement de faire sauter la tête de Claudio puis de carrer la sienne propre au cou de Marianne. Il n’y a que la forme pour distinguer le mentor de son élevé. Tibia est le désir primordial, la sauvagerie dans l’emprise. Claudio tue avec des gants. Tibia sommeille en Claudio mais la Maya revêt le juge de poudre. La poudre estompe les impuretés du visage. Tibia soupir après le monde dore dont il sait a l’occasion imiter les élégances. Mais la bête perce sous l’homme. D’ailleurs, il sera tout désigné pour éliminer Coelio.

La Muse 

Ajoutée par mes soins a l’œuvre de Musset, la Muse reprend ici la fonction antique de faiseuse de récits. Elle est fécondante en ce qu’elle délivre une trame et ses interludes, joint les personnages entre eux et ensorcelle le tout de ses chants. Duelles, elle accompagne ses deux fils poètes à la croisée des chemins, permet les impulsions de tous, incite, pousse les actions mais se garde d’y touche. Elle est la grande observatrice, l’œil et la mémoire, la passerelle, un destin que voila. En cinéma, nous dirions que c’est le projecteur. Notre main est prise dans la sienne et cette main est douce, cette main est agitée.

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3 mai 2007

l'intrigue

Coelio idolâtre Marianne, l’épouse du juge Claudio. Prince des nuées à l’instar de l’Albatros de Baudelaire, Coelio est inadapté au monde quotidien. Trop timide pour se déclarer, il entretient son ami Octave de ses peines de cœur et sollicite son entremise auprès de Marianne. Séducteur philosophe, Octave s’acquitte plus mal que bien de sa mission. Il penche vers une idylle avec la jeune femme mariée puis participe indirectement a l’assassinat de Coelio par Claudio. Abîmé par les remords, Octave repousse Marianne qui se donne a lui et jette bas son masque de désinvolte. C’en est fait de la Maya. Reste les fêlures.

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La Maya
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